Hernie discale

Madame, Monsieur

Votre praticien vous a proposé une intervention de hernie discale lombaire, ou recalibrage canalaire unilatéral, voici quelques informations complémentaires pour répondre aux questions  fréquemment posées

 

Qu’est ce qu’une hernie discale ?

Les racines nerveuses contrôlent le message du cerveau vers les membres (motricité) et des membres vers le cerveau (sensibilité, douleur). Avant d’être des nerfs dans les membres le message est véhiculé par les racines nerveuses, sorte de câble électrique.

Les racines nerveuses circulent dans un canal au sein des vertèbres. Elles sortent vers les membres inférieurs en passant par le foramen intervertébral. Les vertèbres sont la partie osseuse de ce canal. Elles sont espacées en avant par un coussinet de cartilage que l’on appelle le disque.

Ce disque ne fait que s’user au cours du temps. Son anneau fibreux s’affaisse et se distend et lorsqu’il cède, une partie du noyau pulpeux va faire issue vers le canal en arrière ou vers le foramen sur le côté. C’est dans ce cadre qu’il risque de comprimer les racines ce qui entraine une réaction inflammatoire de l’organisme. Il peut donc y avoir des douleurs mécaniques sur la compression, inflammatoires sur la réaction et à l’extrême neuropathiques lorsque la compression est prolongée.

Chaque racine étant responsable d’un territoire donné (moteur et sensitif) l’irradiation dépend de la racine comprimée (Cruralgie sur la face antérieure L2, L3, L4, sciatique sur la face latérale L5, postérieure S1)

 

Comment faire le diagnostic?

Il est nécessaire de confirmer la compression par une imagerie si les symptômes persistent malgré un traitement médical bien conduit. Une IRM ou à défaut un scanner peuvent confirmer la suspicion diagnostique et surtout éliminer d’autres causes potentielles pouvant donner des symptômes similaires. Une imagerie de moins de 6 mois est recommandée.

 

Quels sont les traitements?

Le temps, le repos, la kinésithérapie, les traitements médicamenteux peuvent suffire et sont toujours à privilégier. Parfois, selon la localisation, une infiltration peut être proposée afin de déposer localement des traitements anti inflammatoires.

En cas de persistance douloureuse malgré les traitements une chirurgie est alors proposée.

 

Quand une chirurgie est elle urgente ?

Il existe deux cas particuliers de prise en charge chirurgicale urgente:

  • L’existence d’un déficit neurologique (paralysie, anesthésie, incontinence…)
  • L’absence de réponse aux traitements antalgiques intra veineux.

 

En quoi consiste la chirurgie ?

Sous anesthésie générale, l’objectif est de lever la compression mécanique. Une courte incision dans le dos en regard de la zone repérée par radioscopie est nécessaire. La progression se fait entre le muscle et l’os. En profondeur, le canal contenant les racines est ouvert, correspondant à un recalibrage canalaire unilatéral. Ensuite, après avoir décalé la racine nerveuse (qui est quasi obligatoirement mobilisée) les fragments de disque sont ôtés jusqu’à l’obtention d’une détente de la racine. Chaque plan est ensuite refermé.

 

Comment se déroule l’hospitalisation ?

L’hospitalisation est en règle général courte, de l’ordre de 24 heures. La procédure peut se faire en ambulatoire lorsque les conditions sont réunies (distance, entourage, absence de maladie associée).

 

Quels sont les risques ?

La chirurgie est une solution de recours car comme tout traitement cela comporte des risques.

Les risques inhérents de l’anesthésie générale seront détaillés en consultation d’anesthésie dédiée.

Les risques classiques quelque soit le site chirurgical sont la survenue d’un hématome ou d’une infection. Ils peuvent conduire à une ré opération. La prise de certains médicaments au long cours augmente le risque de ces complications (anticoagulants, antidiabétiques…)

Le risque spécifique est celui d’une aggravation neurologique (paralysie, anesthésie, incontinence) qui est extrêmement rare mais non nul. Il peut être transitoire ou séquellaire.

Le risque d’ouverture des enveloppes des nerfs (brèche durale, à savoir ouverture de la dure mère, du nom de l’enveloppe la plus externe) est également très faible mais non nul et peut gêner la cicatrisation et avoir des conséquences à type de maux de tête.

 

Quelles sont les suites ?

En fonction de votre profil, de vos activités professionnelles ou non et du type d’intervention proposé par votre praticien vous évaluerez avec lui la durée initiale de l’arrêt de travail, les modalités de retour à domicile (véhicule personnel ou ambulance), la nécessité dans un second temps d’une kinésithérapie.

La fermeture cutanée peut se faire par des fils resorbables ou non. Des ordonnances pour les soins infirmiers doivent vous être remises si les fils sont non resorbables (en fonction des antécédents, des conditions cutanées…)

Une consultation de contrôle est systématique pour s’assurer de l’amélioration des symptômes, de la bonne cicatrisation et de la reprise progressive des activités personnelles.

 

Le résultat est il garanti ?

Malheureusement non. Il est directement dépendant du délai d’évolution des symptômes et des conditions de survenue des douleurs, mais également de paramètres que l’on ne maitrise pas.

Le risque de persistance ou d’aggravation des douleurs neuropathiques n’est pas nul, même si la décompression est complète et qu’il n’y a aucune complication directement liée au geste. Le taux global est très faible.

Les lombalgies vont dépendre de l’atteinte du disque malade et peuvent conduire à une prise en charge spécifique en fonction de leur impact au quotidien.

Le risque de récidive de hernie n’est pas nul. En effet lors du geste un équilibre doit être trouvé entre enlever un maximum de matériel discal qui comprime déjà et en laisser suffisamment pour garder l’effet coussinet de l’articulation disco vertébrale.

 

Site de la Société Française de Chirurgie Rachidienne

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Votre spécialiste

Dr. Jean-Marc Hamon et Luc Terreaux