Myélopathie cervico arthrosique

Recalibrage Canalaire Cervical Bilatéral par Laminectomie

 

Madame , Monsieur,

 Votre praticien vous a proposé une chirurgie de recalibrage canalaire cervical bilatéral par laminectomie, c’est à dire par voie postérieure. Vous trouverez ici des informations complémentaires aux questions que vous vous posez sans doute.

 

Pourquoi proposer cette intervention ?

Elle est proposée en cas de souffrance de moelle épinière au niveau du cou. Cette souffrance est en générale liée à une compression chronique sur plusieurs étages.
En effet, la moelle chemine dans un canal au sein des vertèbres. Ce canal peut se rétrécir au cours du temps par l’affaissement des disques en avant et l’épaississement du ligament en arrière.
Il s’agit de traiter une compression de moelle épinière d’origine dégénérative (Myélopathie cervico arthrosique)
Les symptômes sont très variables mais associent en général des difficultés de marche (claudication par un phénomène de lâchage) non douloureuse dans les jambes avec des douleurs cervicales pouvant irradier vers les membres supérieurs à type de fourmillements ou de brûlures. Cette moelle qui fait le lien entre le cerveau et les membres est également en charge du transit, du contrôle des sphincters…

Comment faire le diagnostic ?

Il nécessite une concordance entre l’examen clinique et l’examen d’imagerie. Une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) est donc nécessaire (sauf cas particuliers).

Cet examen d’imagerie est surtout utile pour éliminer des diagnostics différentiels à la pathologie dégénérative pouvant donner des symptômes similaires (tumeur, infection…)

Un examen électrique n’est pas indispensable mais peut également aider à la compréhension en éliminant notamment d’autres atteintes nerveuses.

 

En quoi consiste l’intervention ?

Il s’agit d’ouvrir le canal cervical en ôtant une partie des vertèbres en arrière ainsi que le ligament épaissi.
Vous êtes donc sous anesthésie générale, positionné.e sur le ventre. Il peut être nécessaire de raser la partie inférieure des cheveux en fonction du niveau à traiter. Nous le faisons au bloc opératoire une fois les repères établis pour l’incision.
Une fois toutes les mesures d’asepsie prises, l’incision se fait sur la ligne médiane. Les muscles de part et d’autre sont écartés pour accéder à l’arrière des vertèbres.

Une partie des vertèbres est ôtée (les lames, d’où le terme de laminectomie) jusqu’à s’assurer de la liberté des enveloppes de la moelle au contact desquelles se fait la libération, les méninges.

Une fois la libération réalisée (l’augmentation de calibre du canal, d’où le terme de recalibrage canalaire bilatéral), la fermeture se fait plan par plan. Il y a en général un drain pour une durée de 24 à 72 heures.

 

Quels sont les risques ?

Ils sont à mettre en balance avec l’aggravation progressive spontanée mais dans un délai inconnu de la pathologie pour laquelle l’intervention est proposée.
Il existe un risque d’aggravation neurologique (d’une douleur dans un territoire donné jusqu’à la tétraplégie transitoire ou définitive), d’hématome et d’infection. Ces dernières peuvent conduire à des réinterventions pour lever l’hématome ou nettoyer et prélever en cas d’infection. Ces complications peuvent être plus fréquentes dans certains cas d’anti coagulation ou de diabète.
En cas de compression très chronique les méninges peuvent être amincies et adhérentes ce qui peut entraîner une ouverture non souhaitée (brèche durale). Cela entraine l’impossibilité de drainer et un délai avant d’autoriser le lever.
Les risques sont rares mais non nuls. En cas de déficit post opératoire limitant l’autonomie en post opératoire une prise en charge spécifique en centre de rééducation est recommandée.

 

Quelles sont les suites classiques ?

Il y a généralement une surveillance initiale en Unité de Surveillance Continue.

Il peut y avoir une augmentation transitoire du phénomène de fourmillement notamment dans les membres supérieurs.

Il y a un phénomène douloureux lié à l’incision musculaire qui est attendu et traité par anticipation (injection intra musculaire d’anesthésiant local en fin d’intervention quand cela est possible par exemple). Ce phénomène s’estompe lentement dans le temps et s’accompagne progressivement des reprises de mobilité et d’augmentation d’amplitude.

Il n’y a aucune restriction de mobilisation dès le jour de l’intervention.
Afin de limiter les douleurs induites par les vibrations la voiture est déconseillée sur une quinzaine de jours. La conduite est reprise lorsque les rotations se font sans douleurs à partir de trois semaines.
Selon votre profil, votre praticien vous précisera si la cicatrice doit faire l’objet d’une prise en charge infirmière et si les fils sont non resorbables à quel délai ils doivent être ôtés. Il vous sera également précisé si la kinésithérapie est nécessaire et à quel délai.
En fonction de l’intervention et de ses suites, la prochaine consultation de contrôle vous sera transmise à votre sortie.

Votre spécialiste

Dr. Jean-Marc Hamon et Luc Terreaux